Le savoir faire du manager 2.0

Pendant longtemps, les compétences requises pour devenir un manager efficace ont peu évolué.

Traditionnellement, le manager doit, non seulement faire preuve de qualités organisationnelles et techniques mais aussi relationnelles.

Aujourd’hui, ces qualités sont toujours nécessaires mais ne suffisent plus.

Suivre et accompagner l’évolution technologique

Pour le manager, la maitrise des techniques et disciplines pour atteindre ses objectifs (croissance, rentabilité, qualité, …) regroupées sous le terme de hard skills est indispensable.

Mais il doit maintenant aussi impérativement se maintenir constamment informé des nouveautés techniques.

Rares sont les domaines qui peuvent les ignorer et l’émergence brutale de ChatGpt montre à quel point une innovation technologique peut être disruptive et impacter de nombreux secteurs d’activité.

Ces innovations sont tellement nombreuses et rapides que le manager peut se trouver dans la situation périlleuse d’être moins informé que ses concurrents ou de ses propres équipes.

Il doit par ailleurs faire preuve de qualités regroupées sous le terme de soft skills qui vont lui permettre d’obtenir le meilleur de ses équipes.

La prépondérance du management des équipes

La large diffusion des outils numériques, de l’automatisation et de l’intelligence artificielle a pour conséquence de réduire le temps consacré à des tâches administratives et, en contrepartie, doit permettre d’augmenter celui consacré au management des équipes.

Justement, l’arrivée dans le monde du travail de la génération Z, se singularise par un niveau d’exigence vis-à-vis de leur encadrement plus élevé par rapport aux générations précédentes.

Férue de technologie, porteuse de valeurs sociétales fortes, elle demande plus qu’un métier et une rémunération intéressante pour être motivée.

De nos jours, le manager se doit donc d’être familier avec la gestion de l’inclusion et de la diversité, être ouvert aux changements et aux approches collaboratives.

Encadrant, mais aussi coopératif, coach ou mentor selon les circonstances, la capacité de savoir manager les différentes générations (seniors, milléniales, Z) est donc nécessaire mais nécessite un vrai savoir-faire.

La nécessité de veiller à la qualité de vie au travail

Une enquête de 2022 du cabinet « empreinte humaine », montre que 44% des salariés se sentent en état de détresse psychologique (dépression et épuisement).

Ainsi, nombreux sont ceux qui souffrent en silence, sont peu motivés mais aussi s’exposent à de graves conséquences (hypertension artérielle, dépression et les troubles anxieux…)

La formation et sensibilisation des managers à ces problématiques est essentielle.

Les organisations modernes favorisent donc l’ouverture, le dialogue constructif, les relations professionnelles basées sur la confiance et la compréhension réciproque. Pour éviter l’épuisement professionnel, les managers doivent faire preuve d’intelligence relationnelle qui inclut les capacités d’écoute et d’empathie.

Cela exige une réelle capacité à accompagner chacun pour qu’il atteigne son plein potentiel.

Réorganisation des structures de management

L’organisation est un problème récurrent en management.

Trop étirée, l’information montante ou descendante est à chaque niveau affadie, voire réinterprétée.

A contrario, sans un relai hiérarchique efficace, la Direction se trouve vite submergée et un management efficace, au niveau individuel, n’est plus possible.

Un bon calibrage de l’organisation est donc essentiel mais une tendance à la réduction des échelons s’impose néanmoins.

Dans un contexte toujours plus compétitif, les actions doivent être collaboratives, dynamiques et agiles ce qui s’oppose à une structure traditionnelle top-down où seul le dirigeant a son mot à dire.

Une organisation plus plate “Flatter management structure” facilite les échanges, améliore la capacité d’engagement des collaborateurs et renforce le sentiment d’appartenance à l’entreprise (ou organisation) nécessaire à la mise en œuvre de stratégies de transformation

Le management Hybride

Un manager aujourd’hui peut avoir son équipe qui travaille dans le bureau, chez elle en télétravail ou une combinaison des deux. Certains peuvent diriger des équipes à l’étranger travaillant sur plusieurs fuseaux horaires.

En théorie, c’est merveilleux. On peut ainsi recruter les meilleurs talents où qu’ils se trouvent, où s’ils habitent dans la région, les collaborateurs gagnent les temps de trajet et évitent la fatigue des transports.

En pratique, manager des équipes à distance demande un vrai savoir-faire.

Sans évoquer la difficulté de travailler avec des équipes dans un environnement multiculturel, le lien avec l’entreprise peut se distendre, …

Le manager hybride doit adapter son style et son activité (augmenter la fréquence des entretiens individuels informels est souvent à privilégier par exemple….)

La fonction de manager est ainsi de plus en plus exigeante et nécessite une large palette de compétences, notamment en intelligence relationnelle.

Ces paramètres sont à prendre en compte non seulement lors des phases de sélection des candidats au poste mais aussi pour estimer à sa juste valeur le travail accompli.

Un bon résultat est généralement celui d’une équipe, mais aussi et surtout du manager.

Bruno Bernard Consultant/ Formateur

bsformations.com