Oups! mon "enfant intérieur" s'invite au bureau…

Que nous le voulions ou non, nous ne laissons pas nos émotions à la porte de l'entreprise … Et c'est bien normal… Puisque nous passons le plus clair de notre temps au travail, avec nos collègues.

Nous sommes souvent surpris par l'intensité avec laquelle nous vivons les tensions et par la difficulté que nous avons à prendre du recul !

Nous avons beau nous dire "je m'en fiche, ce n'est qu'un collègue de boulot!" rien n'y fait!

Alors Pourquoi ?

C'est dans notre famille, dans l'enfance, que nous construisons notre modèle relationnel, à travers les interactions avec nos parents et nos frères et sœurs.

Ce schéma initial modélise notre système relationnel à venir.

L'organisation d'une entreprise, avec son système hiérarchisé est particulièrement propice à la réactivation de nos schémas relationnels initiaux.

Autrement dit: Propice à réactiver "notre enfant intérieur".

C'est ce qui explique que des émotions irrationnelles nous submergent par moment (celles de notre enfant intérieur) bien que nous les sachions irrationnelles et démesurées (le moi adulte).

En chacun de nous, adulte, sommeille un enfant ( prêt à se réveiller à la moindre occasion) qui porte en lui toutes les expériences, bonnes et mauvaises, de notre petite enfance.

Comme en miroir, face à mon supérieur, je suis dans le même positionnement (symboliquement bien sûr) que l'enfant que j'étais face à mes parents!

Selon nos expériences de vie, certaines blessures peuvent se réveiller. C'est ce qui se passe à chaque fois que nous sur-réagissons à une situation!

Que se réactive t'il pour Julie lorsqu'elle se tue à la tâche parce qu'elle a peur de ne pas être à la hauteur des attentes de son patron? Ce n'est certainement pas la Julie adulte , qualifiée et reconnue pour ses compétences…

Qui est présent lorsque Paul se vexe parce qu'il interprète un mot de son N+1 comme une marque de préférence pour son collègue?

Est-ce Sylvie, 46 ans qui est "effondrée" par une simple remarque de sa responsable ? ou encore Marc, le DRH d'un grand groupe qui veut que tout soit parfait ? ou l'enfant qu'il était, cherchant la reconnaissance d'un père exigeant ?

Bref, ce ne sont que quelques exemples ,vous l'aurez compris, d'une réalité bien plus complexe.

Ce qui est important c'est d'avoir conscience que ce phénomène existe, particulièrement au travail , et que cela est tout à fait normal.

Pourquoi avons nous des difficultés à nous raisonner ?

Lorsque vous répondez de façon rationnelle à un problème d'ordre émotionnelle, c'est en quelque sorte comme si vous n'utilisiez pas le bon outil!

Non seulement c'est inefficace mais c'est en plus contre productif!

C'est bien tout ça!!!! me direz vous, mais que peut on faire alors ?

Il est évident que ces phénomènes, "comme des madeleines de Proust" de l'enfant que nous étions sont plus ou moins envahissant selon le parcours de vie de chacun… et je ne saurai donner une réponse unique. Plus notre enfant intérieur est "souffrant" plus nous serons impacté, bien évidemment.

Je vous partage cependant 2 clés très simples :

• Arrêtez de minimiser et rejeter ce que vous ressentez! Non ce n'est pas stupide! Si je ressens ça c'est que cela fait sens pour moi. Peut-être pas sur un plan rationnel, certes, mais sur un plan émotionnel. Cette première étape permet la prise de recul: Comment prendre du recul sur quelque chose dont on cherche à nier l'existence!

• La deuxième clé est inspirée par l'analyse transactionnelle. Lorsque vous êtes conscient de sur-réagir, arrêtez vous quelques secondes et posez vous cette question toute simple: "est ce l'enfant ou l'adulte qui réagit en ce moment ? ". Cela permet de prendre du recul sur ce qui est en train de se jouer sur l'instant.

Article écrit par Sophie Roblot Formatrice chez BS formations ( formations en intelligences relationnelles et prévention des RPS)